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Le CEA, le CNRS et Inria pilotent un grand programme national de recherche pour une robotique adaptée à l’être humain

© Jonathan Pêpe

Repenser la robotique moderne afin qu’elle soit davantage en prise avec les besoins de la société, tel est le principal objectif du programme national de recherche « Robotique organique » lancé ce lundi 11 mars 2024 à Montpellier. Financé à hauteur de 34 millions d’euros sur huit ans dans le cadre de France 2030, ce programme d’envergure vise à créer des robots en interaction fluide et naturelle avec l’humain. Piloté par le CEA, le CNRS et Inria, il concentrera dans un premier temps ses efforts sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne.

Au cours des dernières décennies, la robotique a été une source d’innovation pour les systèmes de production, de logistique, d’intervention, d’exploration et la santé. Cependant, malgré d’immenses progrès technologiques, des questions demeurent quant à l’intégration des robots dans nos vies et notre société. Il est primordial aujourd’hui de concevoir la robotique différemment, afin qu’elle soit plus proche de l’homme et de la nature, plus souple et moins gourmande en ressources.

Piloté par le CEA, le CNRS et Inria, le tout nouveau programme de recherche exploratoire « Robotique organique » propose de mettre en œuvre une robotique socialement adaptée, dans ses principes, son comportement, ses performances et ses usages, et ouverte à la complexité des enjeux de la société. Il s’appuiera sur une approche pluridisciplinaire intégrant les sciences sociales et humaines, les sciences du numérique et les sciences de l’ingénieur. L’intégration de ces différentes disciplines permettra de se placer en rupture avec les technologies robotiques actuelles et leurs limitations.

L’objectif est ainsi de créer une nouvelle génération de robots, capables d’interactions fluides et naturelles avec les utilisateurs et d’adaptation sociale dans leurs interactions. Ces nouveaux types de robots seraient en mesure d’accompagner les transitions technologiques des sociétés en produisant des services adaptés, réactifs et fiables aux citoyens. Repenser les usages, le rapport entre robotique et société, et de manière plus générale, technologies et sociétés, par une démarche réflexive est au cœur du programme.

Pour ce faire :

  • quatre « actions structurantes » permettront de revisiter certains piliers de la robotique : la conception mécanique et le design, l’étude du mouvement, la prise de décision, la simulation à l’aune des transformations technologiques et des défis sociétaux. Ces actions viseront à irriguer la communauté par une approche nouvelle et fondamentalement interdisciplinaire.
  • des « projets intégrés » interrogeront l’usage dans quelques situations spécifiques : l’interaction et la place des robots dans une approche médicale (prothèse ou exosquelette) ou dans une collaboration au travail (industrie, agriculture). D’autres usages – ludiques ou fonctions de socialisation médiatisée par les robots – seront étudiés dans les actions structurantes et la gouvernance. Dans cette démarche, l’objectif est de revisiter les conceptions de la robotique dans certains contextes d’utilisation particuliers. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé au cours du programme pour explorer d’autres usages.

Les impacts économiques, environnementaux et sociétaux de la robotique sont nombreux. Les pilotes du programme focaliseront les efforts à court terme sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne. Progressivement et en collaboration avec les sciences sociales, d’autres cas d’usages seront abordés. Le budget consacré à ce programme servira essentiellement aux financements de thèses, de post-doctorats, de contrats d’ingénieurs mais contribuera également au financement de nouvelles plateformes. Une réflexion de fond sera de plus engagée avec notamment une Maison des humanités potentielles ouverte à la communauté, aux étudiants, aux artistes, aux designers et au grand public à travers des actions de science citoyenne.

L’Etat consacre 3 milliards d’euros de France 2030 pour la recherche à travers des programmes de recherche ambitieux (les PEPR), portés par les institutions de recherche pour consolider le leadership français dans des domaines clés ; liés ou susceptibles d’être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale, et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.
L’Agence nationale de la recherche (ANR) est l’opérateur des PEPR pour le compte de l’Etat.

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PEPR O2R