Omniprésents dans notre environnement, les câbles électriques assurent la transmission de données et le transport d’énergie dans de nombreuses applications. La détection précoce de défauts dans ces réseaux filaires est primordiale, or les systèmes de réflectométrie[1] couramment utilisés sont sujets à un phénomène d’auto-aveuglement du capteur qui entrave la détection des défauts naissants. L’institut Carnot CEA List vient de mettre au point une parade à cet inconvénient dans le cadre de son laboratoire commun avec Nicomatic.
Dans les systèmes à une dimension que sont les câbles, le capteur est situé en visibilité directe du signal électrique envoyé pour réaliser le diagnostic. Bien que ce signal d’interrogation ne contienne aucune information, il prédomine pourtant par rapport aux retours du canal sous test, qui eux contiennent l’information utile, mais sont beaucoup plus ténus. Les chercheurs ont donc, pour répondre à un besoin de Nicomatic, mis au point une solution permettant de résoudre ce problème : elle consiste à générer un signal opposé au signal d’excitation et à l’additionner à la réponse du canal, de manière à obtenir une résultante ne contenant plus que l’information pertinente.
Les premiers tests ont montré que cette nouvelle technique permettait d’améliorer les performances de détection des défauts à très faible signature. Elle pourrait être déployée dans de nombreux secteurs, pour l’autodiagnostic et la maintenance des réseaux de câbles, en particulier dans le spatial (lanceurs réutilisables), l’aéronautique, l’automobile (véhicule autonome), le ferroviaire et le transport d’énergie.
[1] La réflectométrie consiste à envoyer un signal électrique dans le système à diagnostiquer : le signal se propage dans le milieu étudié et lorsqu’il rencontre un défaut, une partie de son énergie est renvoyée vers le point d’injection. L’analyse du signal réfléchi permet alors de déduire des informations sur le système ou le milieu considéré.
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