Le démantèlement de la centrale de Fukushima implique d’évacuer l’eau contenue dans le réacteur par le biais de tuyauteries spécifiquement conçues pour cet usage. En contact avec un fort débit d’eau contaminée, celles-ci seront soumises à un risque de corrosion accélérée à certains endroits. Dans le cadre du projet ANR PYRAMID, actuellement mené en collaboration avec des équipes japonaises de pointe (Université Tohoku, Université Gunma et Université Kobe), l’institut Carnot CEA List a contribué à la mise au point de méthodes de contrôle non destructif permettant l’évaluation à distance de l’état de corrosion des canalisations.
Les zones à risque identifiées se situent dans les « coudes » à angle droit, parties soudées particulièrement difficiles à inspecter en raison de la combinaison des effets de la corrosion, des bourrelets de soudure, de la géométrie coudée et du fluide. Les sondes choisies, qui ne pourront être déplacées en raison de la restriction d’accès aux lieux, sont des sondes électro-magnéto acoustiques (EMAT) bien adaptées pour cet usage puisqu’elles ne nécessitent pas de produit couplant entre la sonde et le tube.
Les ondes guidées émises par ces sondes et leur propagation dans les coudes sont simulées grâce à des modèles par éléments finis 3D mis au point par les chercheurs du CEA-List. Cet outil est couplé à un modèle analytique rapide pour prédire le comportement des ondes dans les parties droites situées avant et après le coude. Cette méthode hybride baptisée SAFE-FEM, déjà intégrée à la plate-forme logicielle CIVA, sera à terme étendue aux sondes EMAT et aux géométries coudées.
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