Cette donation concédée par la veuve de l’artiste, Mme Colette Mercier, s’inscrit dans un programme mis en place de longue date par l’Université Paris-Saclay qui a déjà fait bénéficier d’autres Instituts et organismes appartenant à l’Université dont certains du CEA Paris-Saclay. C’est également le cas pour la collection Mercier qui sera attribuée à plusieurs institutions comme Thales TRT, Neurospin et d’autres.
L’artiste Claude Mercier est reconnu mondialement pour son approche novatrice et son exploration des formes et des matériaux, notamment le travail du métal. Il a marqué le paysage artistique mondial contemporain par ses créations uniques. Ses œuvres, qui allient sculptures mais aussi des peintures, sont désormais présentes sur nos sites de Nano-INNOV et de DIGITEO, enrichissant ainsi l’environnement de travail de nos équipes d’une dimension artistique nouvelle.
Cette donation est une première étape puisque nous avons l’opportunité de poursuivre cette initiative et à accueillir d’autres donations qui viendront compléter cette collection initiale.
Nous remercions chaleureusement Mme Colette Mercier pour sa confiance et l’opportunité qu’elle donne au CEA-List d’accueillir définitivement une partie de cette collection. Retrouvez ci-dessous la présentation et l’histoire du travail de Claude Mercier sur les sculptures et les peintures ainsi qu’un aperçu des œuvres présentes sur Nano-INNOV et DIGITEO.
Elève à l’école Boulle Claude Mercier intègre en 1950 l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Marcel Gimond dont il devient le massier. Dès ses débuts, il partage l’amitié de nombreux artistes (Brassaï qui réalise son portrait), et reçoit les conseils et les soutiens d’Henry Moore et d’Alberto Giacometti.
Avec ses expositions personnelles en France, en Italie, aux Etats-Unis et ses participations à partir de 1960 au Salon de la Jeune Sculpture, au Salon des Réalités Nouvelles, Comparaisons à Paris, il prend une part active à la renaissance de la sculpture de métal après la seconde guerre mondiale. Depuis 1952 dans son atelier de la cité d’artistes 16 rue du Saint-Gothard dans le 14 e arrondissement de Paris et celui qu’il installe à Yèvre-la-ville dans le Loiret, Claude Mercier mène un travail assidu et solitaire. Sa première sculpture Le Robot (1949) suivie du Bestiaire témoignent de l’attention qu’il porte à la nature. Mais il opte pour l’abstraction comme expression majeure de son temps. Il construit son langage avec le métal (laiton, cuivre, nickel, acier, bronze) qui répond à des volumes architecturés qui l’amèneront à réaliser de nombreuses sculptures en plein air, des commandes dans le cadre du 1% (Paris, Bobigny, Dole, Hyères, La Réunion…).
Des formes écloses, constitutives d’assemblages en tension. Un vocabulaire qui identifie ses sculptures de petites dimensions appelées « constructions » et ses reliefs. Son inventivité renouvelle les rythmes circulaires, les poussées latérales et verticales pour des volumes d’espace en apesanteur démentant un apparent déséquilibre au puissant pouvoir poétique.
Il en naît un lyrisme qui dialogue avec la lumière glissant sur des formes faussement répétitives par des ruptures qui expriment le combat constant avec la matière. Entre courbes sensuelles et profils tranchants la sculpture conquiert son harmonie sublimée par le traitement de la matière martelée, soudée, façonnée, oxydée, patinée. Un jaillissement de lignes de force qui président à l’allégresse de la création de Claude Mercier.
Lydia Harambourg – Historienne d’art et correspondante de l’Académie des Beaux-Arts
En parallèle à son œuvre de sculpteur, Claude Mercier a pratiqué le dessin, la gravure et la peinture dans une indépendance créatrice qui a contribué à renouveler son regard et son art. Claude Mercier a toujours pratiqué le dessin. Comme avec sa sculpture, l’imitation n’a pas cours. Son œuvre graphique se construit suivant un principe sériel et non chronologique. Il faut y voir la transposition consciente ou inconsciente d’une idée disponible à la diversité du médium (mine de plomb, encre, monotype, gravure à l’eau-forte, le gaufrage), et une inventivité linéaire commune avec le papier et le métal.
Mais la tentation d’expérimenter d’autres signes informels pour faire surgir des Germinations le fait recourir à des projections d’encre, à la plume d’oie, au pinceau flexible ou appuyé mêlant une densité dans les aplats ou une légèreté dans des gouttelettes évocatrices de mondes en gestation. Ce répertoire hiéroglyphique, héraldique, créé un univers singulier et unique à la croisée des forces secrètes entre clarté et obscurité.
Parallèlement, Claude Mercier a réalisé un corpus pictural qui révèle un coloriste sachant orchestrer les couleurs d’une palette festive, joyeuse. Un dialogue flamboyant, sonore, entre les formes nettement tranchées sur la toile selon un schéma constructeur, identique à l’envol de ses sculptures dans l’espace.
Lydia Harambourg – Historienne d’art et correspondante de l’Académie des Beaux-Arts
Pour en savoir sur l’artiste : http://claude-mercier.com/