Aujourd’hui, tout bien de consommation perd inexorablement de la valeur au fil du temps. Sa vie se termine au mieux dans une filière de recyclage généraliste et au pire dans une déchetterie (souvent sauvage et dans un pays en voie de développement). Pourtant, un déchet dont on connaît l’origine et la composition n’est plus un déchet, mais une source potentielle de matières premières ou de composants d’intérêt. Leur valorisation constitue tout l’enjeu de l’économie circulaire, qui, contrairement à l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter), optimise les ressources et diminue notre impact sur l’environnement.
Afin de soutenir cette transformation économique et industrielle, la Commission Européenne a récemment proposé deux projets de réglementation dans lesquels elle introduit un nouveau concept : le passeport produit numérique (DPP en anglais). Objectif : étendre la durée d’usage et améliorer le réemploi et le recyclage des produits vendus sur le marché européen.
Le passeport produit numérique est le vecteur des informations nécessaires sur un produit pour rendre sa revente, son réemploi, son désassemblage, son remanufacturing possibles, et enfin optimiser son recyclage. Ces informations sont extraites à partir d’un identifiant inscrit sur un support dont la nature dépend du produit : code barre, QR code, puce RFID ou Bluetooth, filigrane numérique, marqueur chimique, etc. Lu par un simple smartphone ou une machine dédiée, cet identifiant permet d’accéder – via internet – aux informations produit correspondantes, personnalisées selon l’utilisateur (consommateur, industriel, douanier…) grâce à des interfaces et applications spécifiques.
La mise en œuvre du passeport produit numérique requiert de nombreuses compétences, parmi lesquelles le CEA-List apporte son expertise en cybersécurité, blockchains et systèmes distribués, électronique circulaire et systèmes de gestion de batteries pour véhicules électriques.
Les 31 partenaires du consortium CIRPASS, futurs utilisateurs et experts techniques, auront 18 mois pour réfléchir et parvenir à un haut niveau de consensus sur l’architecture du futur système d’information et les standards nécessaires pour sa mise en œuvre (données, protocoles, droits d’accès…). Ils s’appuieront sur un état des lieux des standards potentiels et des initiatives similaires, afin d’en prendre le meilleur et de parvenir au niveau d’interopérabilité requis par la loi.
Ils devront également proposer des prototypes de passeports pour trois catégories de produits: batteries, textiles et dispositifs électroniques. Les batteries devront disposer de passeports produits numériques dès 2026.
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